La lame qui s'enfonce dans la chair si tendre de ton épaule. J'ai rêvé si souvent que j'y posais ma tête, pour apaiser mes tempêtes. Mais cette nuit, j'ai rêvé que j'y laissais ma trace. La morsure glacée du métal froid dans ta chair si chaude. Pas de sang. Pas de sang, pas de cris. Juste une étoile, gravée à même la peau si claire de ton épaule. Pour qu'elle se souvienne de moi, peut-être.
Et je me rappelle de mes doigts, qui brûlaient d'envie de te toucher. De ma joue, tout près, alors que j'approchais mon visage pour m'assurer de la qualité de mon ouvrage. De la chaleur de ta peau, que je sentais, si près de ma peau...
Je n'ai pas vu ton visage. Pourtant, je sais que c'était toi. Les grains de beauté semés sur ta peau si blanche. L'odeur. La façon dont ta peau s'hérissait sous mes doigts.
Je me suis réveillée en pleurant. Je ne suis pas guérie. Pas guérie du tout... Je flancherais, si tu revenais vers moi. Je te laisserais encore faire de moi ce joli pantin sensuel et docile que tu aimes tant avoir dans ton lit et que tu jettes une fois tes envies assouvies. Je te laisserais encore me faire mal, parce que sous tes mains, je vis. Parce que réunie en douceur autour de ta queue, j'existe enfin. Tes soupirs, tes cris, ton sperme, comme autant de preuves que je suis.
Comment guérit-on de ce genre de blessure? Celle qui fait que l'on désire si fort quelqu'un qui nous brise et nous tue un peu chaque fois qu'il nous abandonne?