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Mots d'amour,
Sur un grand lit, deux personnes près de nous. Qui baisent. Je le devine aux soupirs et aux gémissements qui brisent le silence. Je le sens aux mouvements lents mais réguliers qui agitent le matelas.
Quatre corps, quatre désirs conjugués en cet improbable polygone aux contours fluides, mouvants. Émouvants. Quadrilatère vivant qui se défait et se reconstruit au gré des envies.
«Tu sais quoi?» lui demandai-je en posant ma tête sur sa poitrine pour écouter son coeur reprendre lentement son rythme habituel. J'aime poser ma tête là , pour respirer l'odeur de sa peau, qui change après l'orgasme. Ah! s'il m'était possible de la mettre en bouteille, cette odeur-là !
- Quoi? répondit-il, curieux.
- Ce doit être un peu ça, le paradis, répondis-je, rêveuse, en regardant le soleil se coucher à nos pieds.
- Han han, approuva-t-il. (Je sais, il est parfois si éloquent!)
Un chant d'oiseau brisa le silence.
- Quand je serai vieille et ratatinée, je me souviendrai de ce moment. C'est si...
- Bien sûr que tu vas t'en souvenir, m'interrompit-il, tu n'as pas le temps d'oublier d'ici deux semaines...