Mots tus et bouche cousue

22:26

Te souviens-tu de nos premiers échanges? As-tu encore en mémoire le plaisir des mots? Ces mots qui, entre toi et moi, ont fait jaillir le désir et l'envie. Ces mots qui, comme un feu d'artifice, ont explosé en milliers d'étincelles qui ont éclairé mes nuits de couleurs magnifiques. Te souviens-tu, mon Loup, de ce désir exacerbé au point où il en devenait difficile à supporter? 

Te souviens-tu des flammèches de nos premiers baisers? Ils avaient été tellement espérés, imaginés, rêvés... Entends-tu encore les gémissements que je poussais, déjà, contre ton corps, alors que nous nous découvrions à peine? Et tu l'as vu, j'étais déjà tienne avant même que nos lèvres se touchent, parce que je savais, je l'avais deviné à travers tes mots et dans tes yeux, que tu serais un amant attentif et dévoué, à la fois tendre et fougueux... J'étais déjà conquise, parce que tu avais su, sans même me toucher, me donner une envie de toi que mes caresses répétées ne réussissaient pas à faire taire.

Les événements des dernières semaines me privent de tes mots. Je comprends que tu sois occupé - les vacances approchent et tu as des échéanciers à respecter. Et je ne veux pas me plaindre, les souvenirs de nos derniers ébats sont encore brillants et ma culotte pourrait trahir l'émoi que j'ai à les évoquer en pensées... Mais comme mes dernières missives n'ont pas trouvé de réponse, mes mots se taisent et se morfondent. 

Et j'ai beau avoir des souvenirs brûlants de nos corps nus qui se fondent et se confondent, avoir encore en mémoire le goût de ton sperme et le son de ton plaisir, mes mots cherchent un écho pour s'épanouir pleinement. Ils ont besoin des tiens pour leur faire l'amour... Je n'arrive pas à écrire, parce le plaisir d'écrire notre histoire est un peu imparfait quand mes mots demeurent en suspension dans l'air alors qu'ils n'ont qu'une seule envie: glisser de tes yeux au creux de ton cou, sur ta poitrine jusqu'entre tes cuisses, pour faire dresser ton sexe d'envie...

Baise-moi de tes mots...

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8 commentaire(s)

  1. Des mots parfois, naissent des images, des musiques, des auteurs. Brassens, Fanon, Gréco, Ferré, Brel.Cette nuit, très tôt ce matin, je relisais Prévert ;"Dans ma maison" extrait de Paroles...
    En d'autres temps, un triste automne, un sombre hiver, je vivais mal une séparation. Je me suis noyé dans la lecture. Moi qui lis lentement, un deux trois livres par semaine durant un mois ou deux. Au printemps, le deuil était fait. J'ai à nouveau senti l'arôme des beaux jours, senti la lumière sur mon front, épousé l'herbe vert vif, renaissante, senti au fond de mes poumons un air nouveau, une ballade avec deux ailes argentées, mon présent riche d'émois, d'eaux vives, de gués à franchir, de ponts suspendus menant vers de gais rivages. J'ai beaucoup écrit, beaucoup rit, à nouveau pu regarder la vie. Belle, plus belle.
    Dans ma maison elle est venue et depuis, bien au chaud je l'y tiens.
    Bien à vous
    Ds

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  2. C'est une fois encore une très belle déclaration d'amour. Vous savez mieux que personne conjuguer la poésie la plus éthérée et l'impudeur la plus totale.Vous êtes l'eau fraiche qui coule sur la peau, la fait frisonner, lui donne la chair de poule, fait durcir les bouts des seins ; et le feu brûlant qui enflamme le sexe, incendie l'intimité. Vous êtes la lave qui irradie, et qui coule entre les cuisses, et le granit de ce sexe dressé, dur et presque violent qui vous pénètre. Vous êtes le miel et les épices. Le nectar et le sperme. La luxure et la délicatesse. La douceur et la violence. Vous êtes la femme, ange et démon, péché de chair et don d'amour. Merci d'être ce que vous êtes. L'Amour.

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  3. ""Je n'arrive pas à écrire, parce le plaisir d'écrire notre histoire est un peu imparfait quand mes mots demeurent en suspension dans l'air alors qu'ils n'ont qu'une seule envie: glisser de tes yeux au creux de ton cou, sur ta poitrine jusqu'entre tes cuisses, pour faire dresser ton sexe d'envie...

    Baise-moi de tes mots...""""
    Je partage si fort tes mots ...Merci !

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  4. Je viens de découvrir ton blog et te félicite sur la qualité de la présentation, des articles et des photos... drôle, intelligent et pertinent...bravo, je reviendrai... http://nicogarner.unblog.fr/ ou des aventures libertines...

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  5. en passant cela fait longtemps des bises

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  6. Bonjour
    Bonne et heureuse Année sur ce merveilleux texte que je comprends si bien. Les mots sont un si bel outil que nous pouvons faire valser et faire languir à celui ou celle à qui ils sont dédiés sur des rythmes que nous imprimons. Avec eux nous pouvons extérioriser tous nos plaisirs et nos fantasmes, nos rêves, nos délires, et s'ils sont partagés par écrit c'est encore mieux.
    Je suis une femme et je connais le pouvoir de ce genre de mots que je partage par écrit au fil des ans.
    Merci pour ce passage, où je me reconnais tellement de par leur intensité et leur criante vérité.
    Je reviendrai plus souvent c'est ce que je me suis promis, mon blog étant resté un peu à l'abandon, vu que j'avais mis en chantier une très longue nouvelle que je poste en ce moment.
    A très bientôt et que cette journée et les suivantes soient peuplées d'aussi beaux écrits.
    Je vous embrasse amicalement pour l'occasion.
    Petale

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  7. Bonne année Ange solaire !
    Ta plume arrive toujours a exprimer avec justesse ces bribes de ressenti que nous avons en commun, à un moment ou à un autre ...
    J'aurais envie tout comme toi de lui écrire ce soir, comme je l'ai fait souvent ces jours derniers : Baise-moi de tes mots !
    Je t'embrasse fort.

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  8. Sans rareté, il n'y aurait pas de manque.
    Sans rareté il n'y aurait pas de précieux...
    Et sans le manque il n'y aurait que des habitudes...

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