Péché mortel

09:31

À mi-chemin dans la côte de Sillery se trouve une charmante église. Elle surplombe le cap, offrant aux gens qui s’y rendent une vue spectaculaire sur le fleuve, sur l'anse tout en bas et sur la rive sud. Le stationnement est immense et s’enfonce loin vers un espace boisé qui semble offrir une fausse intimité.

Le Loup m’y a rejointe pour un dîner. Il fait beau, mais pas très chaud, si bien que nous avons décidé de pique-niquer à l’arrière de ma voiture. Il a apporté des sushis. Le dîner est entrecoupé de baisers et de caresses. Il y a longtemps que nous nous sommes vus et nous avons plus faim l’un de l’autre que de riz et de poisson…

Le soleil plombe sur le stationnement. Ma voiture est foncée. Il s’est rapidement mis à faire chaud. Nous avons entrouvert les vitres afin de profiter d’un petit courant d’air…

Bien à l’abri derrière le verre teinté, j’oublie le monde qui nous entoure. J’oublie où je me trouve. Ses baisers et ses mains partout sur moi m’ont fait perdre le contact avec la réalité… Je ne me souviens plus bien de l’ordre des événements, mais je me souviens de sa queue dans ma bouche alors qu’il est moitié assis, moitié couché sur la banquette arrière. Je me souviens de nos gémissements, parce que oui, je gémis quand je le suce… Le plaisir de sentir sa queue réagir sous mes lèvres, sous ma langue… La félicité de sentir le renflement du gland glisser entre mes lèvres… C’est obscène. Il n’existe pas de mots pour dire combien je peux aimer ça… Je me souviens du goût du sperme sur ma langue, de son corps qui se détend, du mien qui, tendu, souhaite qu’il s’occupe de moi…

La suite des choses, je m’en souviens… Il a rapidement troussé ma jupe (oui, j’ai fait exprès pour porter une jupe…), puis m’a débarrassée de ma culotte. Je me souviens de sa bouche, de sa langue qui fouille mon sexe en émoi, de ses doigts qui me pénètrent, de ses lents va-et-vient qu’il accompagne de mouvements de langue qui viendraient à bout de la femme la plus frigide… Je me souviens des soubresauts de mon orgasme naissant. J’ai encore fraichement en mémoire la vague qui m’a soulevée et emportée.

Mes gémissements ont réveillé sa queue… Il défait mon chemisier, puis il descend les bonnets de mon soutien-gorge de sorte qu’ils dégagent mes tétons durcis par mon orgasme récent… La tension du tissu, à cet endroit précis, est délicieuse…

Il m’incite à me placer à quatre pattes sur la banquette, la tête vers la fenêtre du côté conducteur. Il se place derrière moi, achève de faire tomber son pantalon et son sous-vêtement sur le sol, puis il baisse la vitre… Pas complètement, mais largement, comme s’il voulait m’exposer…

«Regarde», me dit-il, de cette voix pleine de promesses de volupté que je connais trop bien…

Au moment où mes yeux voient ce qu’il souhaitait me montrer, je sens sa queue qui fend mon sexe, lentement, délicieusement. 

Il me prend, m’ouvre, et dehors, tout près, je vois une autre voiture de stationnée. Le conducteur est passé sur le siège passager qu’il a complètement incliné vers l’arrière… Il me baise, et je vois un homme, le pantalon descendu jusqu’aux genoux, qui se masturbe… Je sens sa queue glisser lentement dans ma chatte, et je vois la main d’un inconnu glisser sur une queue que je ne connais pas, mais qui, dans les circonstances, m’allume au-delà de ce que je ne saurais dire…

Sa queue coulisse lentement hors de mon sexe. Presque complètement… Puis, s’agrippant fermement à mes hanches, il s’enfonce en moi, profondément, d’un grand coup. Je n’ai pas su retenir un gémissement… Mon regard a croisé celui de l’inconnu, dans la voiture plus bas. Je ne sais pas ce qu’il peut voir… Mon visage seulement, ma poitrine dénudée, l’homme derrière moi qui me baise… Je ne sais pas ce qu’il voyait mais, de toute évidence, il a déjà entendu… Son regard s’est vrillé au mien. Conversation muette en halètements, en sourires complices, en main qui accélère la cadence… Son gland perlait, je mouillais abondamment. Le Loup, sensible à cet échange non verbal, marquait le rythme de ses va-et-vient langoureux dans ma chatte…

Je ne sais plus combien de temps ça a duré. Les mouvements volontairement lents du Loup exacerbent mon désir jusqu’à la limite du supportable. Ils aiguisent mon plaisir. Je gémis, sans retenue. Je regarde mon inconnu et je vois, dans ses gestes, qu’il attend mon plaisir, à un souffle du sien… J’ouvre la bouche pour dire au Loup que je n’y tiens plus quand il me donne un grand coup qui a déclenché un orgasme puissant, subit. Sonore…

Et je dois me concentrer très fort pour garder les yeux ouverts afin de ne pas perdre une seule seconde du spectacle de la queue de mon inconnu qui crache son plaisir en jets chauds et blanchâtres sur son ventre, sur ses doigts…

La voix du Loup, près de mon oreille, qui me murmure des paroles qui me font encore rougir aujourd’hui me ramènent à la réalité… Je me retourne pour l’embrasser, encore étonnée de ce qui vient juste de se produire… La cloche de l’église sonne, comme pour me rappeler à quel point la situation est obscène...

Quand j’ai voulu regarder à nouveau vers l’inconnu, il était disparu.

Sur la banquette arrière by Jeanloup Sieff, 1983

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2 commentaire(s)

  1. Très belle histoire, très bien contée.
    Les plaisirs et les jouissances sont communicatifs.
    La lecture aussi.

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    1. Mes mots ne rendent pas justice à l'intensité de la situation, j'en ai bien peur.
      Merci de vos mots ici: votre fidélité m'honore.

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