Vue sur la ville (première partie)

23:07


"Vous ne porterez que votre culotte. Vous m'attendrez, debout face à la fenêtre. Lorsque j'entrerai, vous ne devrez pas parler. Vous fermerez les yeux et ne pourrez les ouvrir que si je vous en donne la permission..."

Cet après-midi-là, à l'heure prescrite, elle entra dans la chambre où il lui avait donné rendez-vous. Elle dut s'appuyer sur la porte qu'elle venait de refermer derrière elle un instant... Ses jambes semblaient vouloir fléchir tant elle étant nerveuse. Elle ferma les yeux et inspira profondément. "Je ne peux plus reculer", pensa-t-elle...

Elle fit quelques pas dans la chambre, vers la fenêtre. Elle ouvrit le lourd rideau et, à travers un fin voilage blanc, laissa son regard errer sur les toits de la ville. Il ne lui avait pas menti, la vue était à couper le souffle. À cette hauteur, aucun danger d'être surpris par des regards curieux, même en plein jour... Une douce lumière filtrait par le tissu diaphane qu'elle effleura. Ses doigts tremblaient légèrement.

Elle n'avait jamais été aussi nerveuse. Pourtant, à travers cette nervosité perçait une pointe d'excitation. Il l'avait séduite et sa proposition, plus qu'intriguante, affichait un caractère directif qui lui plaisait fort. Elle aimait ce genre de caprices et s'y soumettait, s'y abandonnait avec plaisir. Elle s'efforça donc de suivre la consigne qui lui avait été donnée. Lentement, elle retira son chemisier, sa jupe, son soutien-gorge, ses chaussures et ses bas, qu'elle déposa sur le siège qui était près de la fenêtre. Elle ne garda, comme il le lui avait demandé, que sa culotte... Elle l'avait choisie exprès pour l'occasion. Délicate, raffinée... Mais elle avait tellement hésité. Elle n'avait aucune idée de ses préférences. Un instant, elle avait envisagé choisir un infime triangle noir, outrageusement impudique, mais elle s'était ravisée. Ce n'était pas là l'image qu'elle voulait projeter. Elle se voulait aguichante, sans tout dévoiler au premier regard. Et elle se sentait, ainsi vêtue, plus nue que si elle avait tout enlevé. Aimerait-il? Qu'allait-il comprendre de ses intentions?

Elle se tourna vers la fenêtre, regardant distraitement l'agitation de la rue. Elle voyait sans réellement regarder, occupée qu'elle était à imaginer ce qui allait se produire. Comment réagirait-elle, lorsqu'elle sentirait son parfum? Et sa voix... Comment allait-elle résister à sa voix qui, chaque fois, la chavirait?

Elle entendit des pas dans le corridor, puis le cliquetis de la serrure qui se déverrouille... Son souffle s'accéléra... Fermer les yeux... Elle l'entendit entrer. Des pas sur le tapis. Un froissement de tissu. Puis, plus rien.

Que faisait-il, silencieux, derrière elle? S'était-il dévêtu? Était-il là à la regarder? Et combien de temps allait-il la regarder ainsi? Elle sentait ses yeux se poser sur la courbe de son épaule, sur sa nuque. Elle savait que son regard suivait sa colonne vertébrale, s'attardait un instant dans le creux de ses reins, pour venir caresser ses fesses et ses cuisses... Peut-être même avait-il poursuivi jusqu'à ses jambes et ses pieds... Puis, inévitablement, ses pupilles curieuses étaient remontées à sa culotte... Elle lutta intérieurement pour ne pas se dandiner nerveusement pendant ces secondes où elle se savait observée, examinée avec attention.

Souffle chaud dans son cou. Elle crut défaillir... Garder les yeux fermés. Elle sentit ses doigts frôler le tissus... Doucement, elle les sentit tracer l'échancrure de la culotte. Ses doigts, légers, sur sa hanche, sur sa fesse... Un frisson de plaisir la parcourut tout entière. Seule la pulpe de ses doigts la touchait. Pourtant, elle n'avait jamais autant vibré sous une caresse. Cet effleurement avait fait naître en elle un désir dont l'intensité lui donna le vertige...

(À suivre)


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2 commentaire(s)

  1. Oui, la suite, vite... Délicieusement attractif...
    Bises

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  2. Moi aussi... un frisson de plaisir m'a parcourut toute entière...

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